mercredi, novembre 04, 2009

Ivano Ghirardini, Mont Mac Kinley


Rencontre au sommet
Tentative d'une expédition française au mont Mac Kinley
Chamonix. — Une expédition légère française composée de quatre alpinistes, quitte ces jours-ci, à la mi-avril, la France pour l'Alaska. Elle s'est fixée pour objectif d'atteindre le sommet du mont Mac Kinley, point culminant de l'Amérique du Nord (6 193 mètres) par l'épe¬ron Cassin qui conduit directement au sommet du pic sud (3 000 mètres de dénivelée), vingt-et-un ans après la premiè¬re de cet éperon, réussie en juillet 1961 par les Italiens Cassin, Airoldi, Alippi, Canali, Perego, Zucchi.
L'équipe est composée de Jean-Charles Arnaud, 24 ans, Jurassien, qui s'occupera de la partie cinéma ; de Jean-Philippe Roux, d'Amiens, 20 ans ; de Marie-André Houde, une Qué¬bécoise, de 20 ans également. Elle a été organisée et sera dirigée par le guide de haute montagne Ivano Ghirardinf, 28 ans, de Chamonix, tout juste rentré de sa tentative hivernale solitaire au Makalu et qui, l'hiver prochain, repartira seul à l'as¬saut d'un 8 000 mètres en Himalaya.
Ces alpinistes ne font pas la chasse à la première, et pour cause, mais cet itinéraire au bout du monde reste une ascension convoitée, une belle aventure. Il représente la voie royale d'accès au mont Mac Kin¬ley, voie difficile, dans un cadre impressionnant. En effet, par sa position, ce sommet peut être le lieu de tourmentes aussi violen¬tes que soudaines. Les condi¬tions y sont rigoureuses et délicates et, à partir de 5000 mètres d'altitude, régné un climat polaire. Un ensemble de conditions qui ne rend pas la tâche des alpinistes facile, d'au¬tant plus qu'ils ont choisi l'itinéraire le plus difficile technique¬ment.
Arrivés en avion à Anchorage, les alpinistes français se dirige¬ront ensuite en train vers Fairbanks. Ils prévoient de louer un avion et de se faire déposer sur le glacier de Kahiltna. Pendant quatre semaines, après avoir installé un bon camp de, base, les Français déposeront des vivres et du matériel au col du même nom pour aménager un premier camp d'altitude dans une grotte de neige et de glace. De ce point, la progression se fera au fur et à mesure dans la paroi qui sera équipée de cordes fixes dans les passages difficiles afin d'assurer le retour et une éventuelle retraite en cas de gros mauvais temps. Le sommet devrait être atteint trois semaines après le départ de l'expédition dont le retour est prévu vers le 20 mai. Encore une belle aventure alpine.
Jean-Paul ROUDIER
Ivano Ghirardini, un adepte de l'expédition légère.