mercredi, novembre 04, 2009

Ivano Ghirardini, Le Cervin en Hiver.


Alpinisme
Ivano Ghirardini : une semaine au Cervin, chaque hiver

Dauphiné Libéré MERCREDI 26 MARS 1986      
Chamonix. - Le guide indépendant da Chamonix, Ivano Ghirardini vient da rentrer à Chamonix, après avoir passé en deux fois quelques jours dans la face Nord du Cervin, avant la fin da l'hiver.
La 9 mars, au moment ou Christophe Profit tentait son enchainement hivernal par la voie Schmid, il «tait aussi dans cette face du sommet suisse dont il voulait gravir la voie Bonatti qui avait réussi un exploit retentissant an 1965 an réalisant an même temps la première solitaire et hivernale de cette face par une voie originale l'année du centenaire da la conquête du célébra sommet.
Ivano Ghirardini alpiniste soli¬taire hivernal que l'on doit qualifier de traditionnel au¬jourd'hui par rapport aux as¬pirations aux objectifs et aux méthodes des jeunes loups da la montagne souhaitait 21 ans après, gravir cette voie
avec les mêmes moyens que Waltar Bonatti. On la sait, comme Christophe Profit il dut renoncer devant les con¬ditions exceptionnellement mauvaises \de la montagne. Huit jours plus tard, le guide S'attaquait à l'arête Furggen, au pied du refuge Hornli et qui mena au sommet da 4478 métras. Toujours la même esprit : solitaire totale : pas de radio, pas d'hélicoptère de transport au pied des voies, un gros sac avec du matériel et des vivres pour plusieurs jours.
Le 18 mars partant du refuge Hornli il a pu grimper jusqu'à l'épaule ou il a bivouaqué à 4243 métras d'altitude. Les conditions de l'arête étalant très mauvaises et il y a cassé une paire de crampons. La lendemain, l'arrivée du mau¬vais-temps avec vent violant et neige l'a obligé à renoncer tout prés du but à 200 métras du sommet et à redescendre par la face Est. Des quatre arêtes du Cervin la Furggen est la plus dure et alle n'a jamais été gravie an solitaire hivernale jusqu'à mainte¬nant.
Un test
pour le matériel
Autant que l'on puisse le savoir par le livre des refuges il semble que la face nord du Cervin n'ait jamais été gravie cet hiver mal¬gré de nombreuses tentatives; cela s'explique par des condi¬tions exceptionnellement mau¬vaises qui ont été également res¬ponsables de l'échec de Chris¬tophe Profit.., .. • .
Cela dit Ivano Ghirardini depuis qu'il a créé à Chamonix son entreprise de vêtements qui vient de quadrupler son chiffre d'af¬faires et qui emploie maintenant onze personnes, se rend chaque années au Cervin en hiver pen¬dant une semaine plus pour tes¬ter les vêtements qu'il fabrique que pour réussir des premières; d'autant plus que depuis hiver77-78 où il fut le premier à réus¬sir la fameuse trilogie dans le meme hiver, Ivano Ghirardini, de¬venu chef d'entreprise n'avait pas eu le temps de s'entraîner. Quelques années plus tard, à 33 ans, marié, jeune père de famille, le voilà à nouveau dévoré par la passion de grimper. Et l'hiver prochain, s'il a trouvé le temps de se remettre sérieusement à la haute montagne solitaire, il ris¬que fort de nous réserver des surprises. Pour autant ces dernières an¬nées, il n'est pas resté inactif du côté du Cervin. Il voulait depuis deux tentatives en 1980 ouvrir une voie directissime dans cène fameuse face Nord. En février 83, il a réussi à venir à bout d'un mur suplombant entre les voies Schmid et le  nez de Zmutt » : voie classée ED plus de quatre cents mètres variante du départ de la voie Schmid. Ce mur représente des difficultés très importantes avec des passages de glace verticaux
(A2-A3 et passages de VI). Mais là encore, il a du renoncer à  trouver une voie directissime jusqu'au sommet. Il y a deux ans Ivano Ghirardini en mars 84 donc s'est attaque au couloir Belzemutt » qui rejoint l'arête de Zmutt à la hauteur de dents de Zmutt sur le versant nord. Le guide français reprend l'attaque Mooser et Imboden < la voie Bonatti au départ et longe la base du nez de Zmutt. La fin est en mauvais rocher avec des surplombs et des cheminées très délitées. VoieTD à déconseiller cause des chutes de pierres.Un ensemble de séjours dans d conditions rigoureuses qui permettent à l'alpiniste couturier < la haute montagne de tester Ies tissus, l'étanchéité, leur respirabilité ainsi que les systèmes de portage avant de les commercialiser. Cela constitue sans doute une motivation supplémentaire.
JEAN-PAUL ROUDIER
Notre photo. - Les différentes tentatives d'Ivano Ghirardini dans la face nord du Cervin.